La terminologie du désarmement :
une étude traductive français-italien
By Federica Vezzani & Sara Silecchia (Università degli Studi di Padova, Italia)
Abstract & Keywords
English:
Given the highly binding nature of disarmament treaties, the language used to convey the provisions in international matters must in no case generate any form of semantic ambiguity. This study examines the terminology of disarmament and aims to achieve a triple objective. First, we present a general translation methodology based on the integration of tools from corpus linguistics and translation-oriented terminography to correctly decode and transcode the specialized information contained in this textual typology. Second, we illustrate a new bilingual terminological resource, named DITTO, specific to the field of international disarmament and freely accessible online. The resource is designed according to the FAIR principles promoted within the framework of open science. Finally, we present a case study to validate the methodology and the data obtained by proposing a French-Italian contrastive analysis of treaties translation.
French:
Compte tenu du caractère hautement contraignant des traités de désarmement, la langue utilisée pour véhiculer les dispositions en matière internationale ne doit en aucun cas générer une quelconque forme d'ambiguïté sémantique. Cette étude se consacre à l'analyse de la terminologie du désarmement et vise à atteindre un triple objectif. Dans un premier temps, nous présentons une méthodologie générale de traduction basée sur l'intégration d'outils issus de la linguistique de corpus et de la terminographie orientée traduction afin de décoder et transcoder correctement l'information spécialisée contenue dans cette typologie textuelle. Deuxièmement, nous illustrons une nouvelle ressource terminologique bilingue, appelée DITTO, spécifique au domaine du désarmement international et librement accessible en ligne. La ressource a été conçue selon les principes FAIR promus dans le cadre de la science ouverte. Enfin, nous présentons une étude de cas afin de valider la méthodologie et les données obtenues en proposant une analyse contrastive français-italien de la traduction des traités.
Keywords: international humanitarian law, terminology, bilingual corpus, disarmament, specialised translations, comparative analysis, terminologie, terminological records, droit international humanitaire, désarmement, corpus spécialisé, traduction spécialisée, fiches terminologiques, analyse comparative
©inTRAlinea & Federica Vezzani & Sara Silecchia (2023).
"La terminologie du désarmement : une étude traductive français-italien", inTRAlinea Vol. 25.
This article can be freely reproduced under Creative Commons License.
Stable URL: https://www.intralinea.org/archive/article/2622
1. Introduction
Le défi du désarmement international, général et complet, est régi essentiellement par les traités internationaux, qui nécessitent du consentement des États pour en assurer la contrainte juridique. Par conséquent, l’efficacité juridique des efforts internationaux sur la voie du désarmement est subordonnée, entre autres, à la clarté des énoncés des dispositions internationales y contenues.
À ce titre, la présente étude est centrée sur une analyse linguistique de cas comparative français-italien consacrée à la terminologie du désarmement, dans le contexte du droit international. Le choix d’approfondir une analyse linguistique des traités internationaux de désarmement découle de la spécificité de la typologie textuelle des traités internationaux : les effets normatifs produits de ces textes affectent directement les destinataires auxquels ils s’adressent (article 4 du Traité sur l'Union européenne et article 4.4 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne), contrairement aux sources de droit relevant de la jurisprudence nationale. En effet, la traduction des constitutions nationales ne produit pas d’effets contraignants pour les citoyens-lecteurs des États de la communauté internationale, alors que la traduction d’un acte législatif international entraîne des obligations pour tous les États signataires. Une telle analyse linguistique s’avère ainsi nécessaire, au nom du caractère normatif des traités de désarmement qui exige une précision terminologique rigoureuse.
De nombreuses études concernant la langue de spécialité du droit (Lemmens 2011) et la traduction juridique (Bocquet 2008), l’extraction de la terminologie du nucléaire (Calberg-Challot et al. 2008) ainsi que les ressources terminologiques pour la traduction juridique (Van Laer et al. 2007) ont été approfondies. Néanmoins, notre étude vise à appliquer la réflexion terminologique sur le sous-domaine de savoir du désarmement à la combinaison linguistique français-italien. Cette combinaison linguistique s’avère être sous-explorée[1] à notre connaissance, pourtant nécessaire si l’on considère que l’italien n’est pas une des langues officielles de rédaction des traités internationaux au sein des Nations Unies, et qu’une tentative d’uniformisation de la terminologie officielle devient avantageuse pour des traductions futures.
Les traités de désarmement pris en examen sont en l’occurrence 1) la Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l'emploi des armes chimiques et sur leur destruction ; 2) la Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction ; 3) la Convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction ; 4) le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires de 1967 ; et 5) la Convention sur les armes à sous-munitions.
Ainsi, la présente étude vise à :
- proposer une méthodologie générale de traduction, basée sur l'intégration d'outils issus de la linguistique de corpus et de la terminographie orientée à la traduction, afin de soutenir les processus de décodage et de transcodage corrects de la terminologie du désarmement dans les langues source et cible (respectivement le français et l'italien pour cette étude de cas) ;
- illustrer une nouvelle ressource terminologique bilingue pour le domaine du désarmement afin de rendre disponibles, à grande échelle, les données terminologiques produites au sein de cette étude qui se veulent librement accessibles, consultables et réutilisables afin que tous les professionnels des langues puissent en disposer ;
- valider la méthodologie proposée et les données terminologiques collectées au sein de la ressource au moyen d'une analyse contrastive entre nos traductions en italien et les traductions officielles desdits traités.
L’organisation de l’article est la suivante : la section 2 est consacrée à l’état de la question sur les études concernant la traduction juridique ; la section 3 s’intéresse à la description de la méthodologie proposée et les outils impliqués ; la section 4 est consacrée à la présentation de la nouvelle ressource implémentée et à l’analyse de la terminologie du désarmement collectée et consultable en ligne ; finalement, la section 5 porte sur l’analyse traductive comparative. En conclusion, des considérations finales et des perspectives de recherche seront présentées.
2. Droit et traduction du droit
L’étroite interconnexion entre langue et droit se réalise à différents niveaux : la langue interagit avec le droit autant en véhicule de communication normative, qu’en objet de discipline juridique elle-même. À ce sujet, Gémar (2011) souligne leur nature intrinsèque de manifestation culturelle la plus haute d’un peuple, puisque le système de valeurs culturelles inhérentes et partagées de chaque communauté se reflète dans l’ordonnancement juridique des États. C’est ainsi que langue et droit, en tant que produits sociaux, sont « tous deux consubstantiels à la culture », comme le souligne d’ailleurs Cornu (2005).
Ainsi, la relation entre droit et traduction du droit en résulte inévitablement affectée, d’autant plus qu’en vertu des réalités juridiques différentes, il n’est pas possible d’extraire un terme d’une langue/culture de départ, véhiculant une notion juridique évoluée à l’intérieur d’un contexte sociohistorique défini, pour le transposer dans une langue/culture d’arrivée.
Telle position a été également soutenue par Legrand (1999), qui souligne l’impossibilité de transférer les normes de droit en tant que « culturellement fondées », ainsi que par Cornu, lequel distingue les « jurisignes culturés », soit d’appartenance juridique exclusive, des « jurisignes acculturés », c’est-à-dire emprunts ou calques issus de l’acculturation juridique (Gémar 2011).
Cependant, précisément en raison des connotations culturelles des termes juridiques, parfois une non-conformité des concepts entre systèmes judiciaires nationaux peut survenir. Ainsi, pour éviter de tomber dans le « juricentrisme », soit l’obstination à traduire péremptoirement les notions qui n’ont pas d’équivalents dans la culture juridique cible, au détriment de la culture juridique source (Monjean-Decaudin 2012), il conviendrait d’examiner le rapport et la proximité entre langue-culture de départ et langue-culture d’arrivée aux fins de traduction.
Comme le souligne Gémar (2011), la théorie de la traduction juridique a été significativement enrichie par la jurilinguistique, discipline développée par Cornu qui mêle langue et droit et insiste sur l’application du traitement linguistique aux textes de droit. D’ailleurs, suivant les réflexions de Ladmiral (2014), Gémar (2019) indique trois stratégies traductives également applicables à la traduction juridique : une approche littéraliste ou « sourcière », focalisée sur le sens strict du texte, une approche « cibliste », privilégiant son sens général, ainsi qu’une approche qui vise à une « équivalence fonctionnelle », soit une correspondance optimale entre concepts originaux et concepts traduits, de sorte que les deux textes fassent également foi.
D’ailleurs, à l’intérieur d’un même État plusieurs systèmes de droit peuvent coexister, comme dans le cas du Canada ou de l’Inde : on parlera donc de bijuridisme (Gémar 2011). Ainsi, selon que la réalité est unilingue ou bilingue (ou multilingue), voire « unijuridique » ou « bijuridique », une connaissance approfondie et consciente de la culture d’arrivée et, par conséquent, des approches traductologiques les plus convenables, permettra au traducteur d’accomplir efficacement la transmission des contenus, conformément aux stratégies traductives proposées dans les contextes plurilinguistiques (Dullion 2014).
En outre, lors de la traduction du droit, la coexistence de systèmes juridiques structurellement différents, tels que le Common Law et le Civil Law agit également sur la sélection des termes spécialisés. Très instructif à ce sujet est l’exemple cité par Sauron (2009) concernant la dénomination française de l’« International Criminal Court ». Comme le témoignent les travaux préparatoires du Statut de la Cour, originairement le choix se penchait sur « Cour criminelle internationale », peut-être en fonction de l’équivalence entre l’anglais « criminal » et le français « criminelle », faisant d’ailleurs écho au terme utilisé au Canada. Finalement, la dénomination officielle choisie étant « Cour pénale internationale », l’adjectif français « pénal » a remplacé l’adjectif « criminelle », en raison de son usage désormais désuet. Cette hypothèse semble être confirmée par Sirois (2000), qui insiste sur la distinction entre les termes « pénal » et « criminel », affirmant que le droit criminel est inclus dans le droit pénal, sans que l’inverse soit possible.
Il en découle ainsi que la terminologie du droit international n’est pas liée seulement à la spécificité lexicale de ce domaine de savoir, comme elle dépend également des stratégies traductives adoptées dans le respect des exigences intrinsèques aux normes elles-mêmes. À ce sujet, Terral (2004) souligne que le droit est avant tout une science sociale, d’où les correspondances terminologiques répertoriées varient au gré des objectifs poursuivis par la traduction.
En conclusion, la langue est l’instrument à travers lequel la volonté législative se manifeste : ainsi, le droit devient « affaire de mots, de (re)formulation, mais surtout de terminologie et de traduction » comme l’affirment Gréciano et al. (2011). C’est dans ce cadre que, à côté des approches méthodologiques déjà présentes en littérature (Álvarez 2007 ; Martínez et al. 2009 ; Després et al. 2005), notre étude se propose d’offrir une méthodologie qui peut se révéler efficace en termes de précision terminologique, à fortiori qu'elle inclut l’usage des technologies de traduction, dont les avantages ont été largement analysés (Rothwell et Svoboda 2019).
3. Méthodologie d'analyse terminologique et traductive
La méthodologie de traduction que nous proposons au fil des pages suivantes vise à répondre aux besoins de « décodage » correct et de « transcodage » précis (Jammal 1999) de la terminologie d'un secteur de spécialité donné, en l'occurrence le désarmement international. Les deux notions renvoient respectivement à 1) la nécessité de bien comprendre l'information spécialisée contenue dans le texte source, et 2) l’exigence de reformuler et de transposer l'information interlinguistiquement de manière claire et cohérente dans le texte cible.
Comme nous l’avons mentionné dans l'introduction, l'approche est basée sur l'intégration d'outils issus de la linguistique de corpus et de la terminographie orientée à la traduction. En particulier, la méthodologie prévoit :
- La constitution d'un corpus spécialisé dans le domaine du désarmement - à travers l'outil de gestion de corpus Sketch Engine - afin de faciliter la compréhension et la familiarisation des informations spécialisées ;
- L'extraction de termes pertinents - grâce à la fonctionnalité Keywords and term extraction de Sketch Engine - afin d'isoler les unités lexicales propres au domaine et qui feront l'objet de l'étude ;
- La compilation de fiches terminologiques bilingues - via l'application Web FAIRterm - afin d'encadrer le comportement morphosyntaxique, phraséologique et sémantique des deux désignations du concept dans les deux langues d'étude.
La méthodologie, qui d’après sa nature générale pourrait être applicable à toute langue de travail et à tout domaine de spécialisation, s'adresse en particulier aux apprenants et/ou traducteurs professionnels non-experts du secteur qui interviennent dans le processus de traduction de ces textes nécessitant une grande rigueur terminologique.
3.1 Mise en forme du corpus et extraction terminologique
Le point de départ de notre méthodologie prévoit la mise en forme d'un corpus spécialisé en français en tant que 1) l'une des langues officielles de rédaction des traités internationaux de désarmement au sein des Nations Unies, et 2) la langue source choisie pour cette étude de cas à partir de laquelle il est nécessaire de décoder les informations spécialisées véhiculées afin d’entamer avantageusement l’étude terminologique.
Le logiciel de gestion de corpus Sketch Engine a été choisi, en raison du large éventail de fonctionnalités dont il dispose, permettant une analyse de textes hautement détaillée et complète dans la quasi-totalité des combinaisons linguistiques (Kilgarriff et al. 2014).
Concernant les documents de constitution de notre corpus monolingue, nommé « Traités internationaux de désarmement », afin de représenter exhaustivement la spécificité du domaine d’étude ainsi que de son expression linguistique, nous n’avons collecté que de textes authentiques en langue française de majeurs traités internationaux et des accords bilatéraux conclus sur la voie du désarmement, repérés des archives consultables en ligne des Nations Unies, telles que l’archive « Collections des Traités des Nations Unies ».
Notamment, les traités constituant le corpus ont été choisis en fonction de leur pertinence et de l'implication des Nations Unies dans la phase de stipulation des traités, afin de conférer une plus grande solidité à l'analyse linguistique à mener, en fonction du statut du français de langue officielle de rédaction. Les traités de désarmement sélectionnés traitent principalement de certains types d'armements, tels que les armes de destruction massive et les armes produisant des effets excessifs et indiscriminés, ainsi que les traités d'interdiction des essais nucléaires. Le choix de les considérer en tant qu’objet d’analyse découle des risques causés de ces armes pour la population et de l'efficacité que les interdictions internationales sur la voie du désarmement assurent pour le maintien de la paix et de la sécurité internationale.
Ensuite, à travers la fonction New corpus de Sketch Engine, après avoir indiqué le nom et la langue du corpus, il a été possible d’alimenter automatiquement le corpus avec les documents d’intérêt à travers la fonction Find texts on web qui, à travers l'option « Input type : URLs », permet d’insérer le lien de référence pour le téléchargement direct des documents repérés en ligne. Le corpus se constitue finalement de 29 traités internationaux de différentes dimensions contenant un total de 236 449 tokens.
Après avoir compilé le corpus, nous avons procédé à l'extraction d'une liste de candidats termes potentiellement pertinents pour le domaine à l’étude. L'opération a été possible grâce à la fonction de Sketch Engine appelée Keywords and terms extraction. Cette fonctionnalité permet d’extraire automatiquement autant les termes simples, constitués d’une seule mot-forme, que les termes complexes, composés de plusieurs mots-formes. Notamment, le logiciel propose les candidats termes sur la base de leur fréquence d’apparition dans le corpus de travail, en les rapportant à un corpus de référence que nous avons spécifiquement choisi pour cette tâche, à savoir le « United Nations Parallel Corpus – French » fourni par Sketch Engine. L'opération automatique consiste donc à identifier les séquences qui apparaissent plus fréquemment dans le corpus de travail que dans le corpus de référence.
Une fois la fiche des candidats termes extraits téléchargée, nous avons effectué un dépouillement manuel afin d’éliminer le bruit, à savoir de termes non pertinents en rapport avec l’objet d’étude. D’ailleurs, plusieurs termes extraits étaient redondants puisque composés des mêmes unités lexicales (c’est le cas, par exemple, d’« accord international » et « autre accord international ». Encore, d’autres termes apparaissaient immédiatement comme non pertinents ou très généraux, tels que des substantifs (« circonstance »), des locutions prépositives (« jusqu’à »), des adverbes (« convenablement »), des verbes (« convaincre ») ou des adjectifs (« temporaire »).
Ainsi, après avoir procédé à la suppression des termes non pertinents, la fonctionnalité Concordance de Sketch Engine nous a permis d’élégir les termes spécialisés relevant du sous-domaine du désarmement, pour un total de 467 termes. Les termes spécialisés ont été sélectionnés en fonction de leur termicité (ou termitude, de « termhood »[2]) par rapport au domaine du désarmement, mesurée à partir du contexte d’occurrence, ainsi qu’en fonction de la fréquence d’occurrence détectée à l’intérieur des traités de désarmement faisant l’objet de l’exercice de traduction prévu.
Finalement, aux fins de validation méthodologique, une fois la sélection des termes pertinents accomplie, nous avons procédé à la compilation des fiches terminologiques bilingues à l’aide du logiciel FAIRterm (section 3.2), pour les 149 termes les plus récurrents, en vue de lancer les travaux de peuplement de la nouvelle base de données terminologiques spécialisée en matière de désarmement qui sera décrite dans la section 4.
3.2 Analyse et encodage des données terminologiques
Les données obtenues grâce à l'outil de gestion de corpus Sketch Engine permettent de passer à la phase d'analyse linguistique et conceptuelle de la terminologie à la base du processus de transcodage de textes spécialisés. L'outil de terminographie orientée à la traduction utilisé à cette étape du travail est l'application web FAIRterm conçue pour la compilation de fiches terminologiques multilingues (Vezzani 2021).
Cet outil d'analyse a été choisi pour les raisons suivantes :
- Le modèle de fiche terminologique proposé permet d'analyser un éventail suffisamment exhaustif du comportement morphosyntaxique, sémantique et phraséologique du terme source et de son équivalent. En particulier, 42 sont les champs de la fiche à remplir. Pour des raisons d'espace, nous ne pouvons pas détailler ici les champs individuels, mais nous renvoyons le lecteur pour plus d'informations à Vezzani (2021).
- La structuration des données terminologiques respecte le paradigme de la « terminologie FAIR » (Vezzani 2022 ; Vezzani 2021 ; Vezzani et Di Nunzio 2022) afin d'assurer la trouvabilité, l'accessibilité, l'interopérabilité et la réutilisabilité des données conformément aux principes de la Science Ouverte. La mise en œuvre du paradigme est possible grâce à l'adoption de trois normes ISO CT 37/SC 3 pour la gestion des ressources terminologiques.
Figure 1 - FAIRterm: environnement de travail
L'image 1 montre l'environnement de travail de l'application ainsi que toutes les fonctionnalités offertes à l'utilisateur terminologue-traducteur. Les 42 champs de la fiche sont regroupés en 4 panneaux relatifs aux caractéristiques formelles (partie du discours, genre et nombre, etc.), à la sémantique (définition, relations sémantiques, etc.), à la variation (variantes orthographiques, acronymes, abréviations, etc.) et à l’usage (contextes d'utilisation, collocations et colligations, etc.) du terme et son équivalent.
À côté des fonctionnalités nécessaires à la compilation des fiches, l’application dispose également des fonctionnalités Download TBX et Download TSV, permettant respectivement de télécharger et de réutiliser les fiches aussi bien en format standard TermBase eXchange (TBX) (ISO 30042: 2019) qu’en format tabulaire TSV. Encore, la fonctionnalité Download Concordancier permet de télécharger le concordancier, soit un « répertoire terminologique », tel que défini par Gouadec (1996), contenant les désignations univoques qu’une unité linguistique acquière dans les langues de travail lorsqu’elle est spécifiquement associée à un domaine de spécialité donné. Les unités linguistiques recueillies dans l’application sont ici affichées dans la combinaison français-italien, accompagnées d’une synthèse des données terminologiques obtenues à partir de la compilation du modèle de fiche.
Les 149 termes les plus récurrents obtenus lors de la phase précédente ont donc été analysés à l'aide de cette application Web pour la compilation de données, puis transférés dans la nouvelle base de données DITTO illustrée dans la section suivante avec la description de quelques cas terminologiques pertinents aux fins de notre étude.
4. La ressource terminologique multilingue DITTO
Dans le but de rendre librement disponibles et accessibles les données terminologiques issues de cette étude, nous avons développé et implémenté une nouvelle ressource terminologique multilingue dénommée DITTO (Disarmament International Treaty TerminOlogy) accessible en ligne. Cette ressource fait partie des résultats produits dans le cadre de l'initiative « terminologie FAIR » susmentionnée et rassemble la terminologie du désarmement analysée à ce jour afin qu'elle puisse être réutilisée par les professionnels de la langue.
La base de données contient actuellement un total de 149 termes (100 termes simples et 49 termes complexes) auxquels s'ajouteront, au fur et à mesure, les nouvelles fiches terminologiques des termes précédemment collectés.
Nous présentons à ce stade l’analyse qualitative de la terminologie collectée, avec une mention spéciale, sans prétention d'exhaustivité, à quelques-uns des phénomènes linguistiques constatés lors de la compilation des fiches bilingues.
Premièrement, il a été possible d’observer que la langue de spécialité absorbe et reproduit les phénomènes naturels de la langue générale ; notamment, le premier phénomène constaté intéresse la synonymie. Force est de souligner pourtant que, si dans la langue juridique la polysémie est fortement répandue (Ferrari 2002), la synonymie est moins fréquente, raison pour laquelle Cornu (2005) distingue les synonymes authentiques, très rares, des « à peu près ».
En effet, le repérage des synonymes dans la langue juridique ne se réduit pas à une opération qui vise à déceler les équivalents linguistiques, puisqu’il faut que le sens des candidats synonymes soit analysé attentivement avant de les définir éligibles, afin de comprendre les effets juridiques qu’ils produisent et en assurer l’équivalence sémantique.
Dans ce contexte, l’un des phénomènes linguistiques remarqués dans le domaine des armes de destruction massive concerne la quasi-synonymie, la première distinction s’appliquant aux concernant les armes atomiques et les armes nucléaires. Apparemment interchangeables, l’analyse sémantique de ces termes aux fins de l’étude terminologique a pourtant révélé qu’il s’agit de deux concepts légèrement différents. Tout en désignant des armes utilisant l’énergie nucléaire, elles divergent en fait dans les systèmes d’activation et le fonctionnement de l’explosion. Telles considérations s’appliquent également à la langue italienne, pour les désignations « arma atomica » et « arma nucleare ». En l’espèce, l’arme atomique, aussi appelée « bombe A », explose grâce à la fission ou l'éclatement d'atomes lourds provenant d’une matière instable. En revanche, l'arme nucléaire, aussi connue sous le nom de « bombe H » ou « bombe à hydrogène » se base sur la fusion d'atomes plus légers et l’énergie dégagée provoque deux explosions distinctes.
D’ailleurs, la quasi-synonymie intéresse également les termes « déminage » et « dragage », ainsi que leurs équivalents italiens « sminamento » et « dragaggio ». En effet, ces termes pourraient être des synonymes dans la mesure où ils partagent le sens d’enlèvement des mines d'une zone, mais ils relèvent de contextes d’occurrence distingués. Alors que le déminage et le « sminamento » s’effectuent lors de la guerre terrestre, le dragage ou « dragaggio » indiquent l’enlèvement des mines sous-marines, dans le cadre de la guerre maritime.
Concernant la Convention sur l’interdiction des armes à sous-munitions, pour identifier l’équivalent convenable de la locution nominale « artifice éclairant », comme autant « bengala » que « proiettili illuminanti » se présentaient comme éligibles, le choix a été fait d’analyser le sens du terme « artifice ».
Ainsi, nous avons comparé les définitions de ces équivalents en italien, anglais et français, afin d’en saisir le sens le plus proche au contexte de départ. De la recherche des informations à partir de « proiettile incendiario », l’entrée encyclopédique « munizione » de l’encyclopédie Treccani a été affichée, contenant des informations détaillées sur les différentes typologies et l’utilisation des munitions. Une définition mentionnant les « proiettili illuminanti » s’est avérée importante, soit : “i proiettili illuminanti contengono un artifizio illuminante (bengala) con un paracadute, che, messo in libertà allo scoppio in aria per effetto di una piccola carica, rimane sospeso per qualche minuto”[3]. Ainsi, des recherches supplémentaires ont permis de repérer le glossaire bilingue italien-anglais du Ministero della Difesa concernant les termes d'artillerie et de munitions navales. Dans ce glossaire, l’expression « proiettili illuminanti » est accompagnée par sa définition en soulignant l’emploi à des fins d’éclairage, correspondante à celle de l’encyclopédie Treccani, et par son équivalent en langue anglaise, soit « star shell ». Ainsi, afin de confirmer la pertinence dudit terme et dans une perspective comparative bilingue, nous avons vérifié si cet équivalent anglais figure dans le texte anglais de la Convention. La recherche a pourtant donné un résultat négatif, étant « flare » l’équivalent anglais mentionné dans le texte anglais de la Convention. Par conséquent, nous avons décidé d’approfondir des recherches dans le glossaire du Ministère de la Défense à partir du terme « flare » : l’équivalent italien ainsi repéré est « bengala », dont le sens correspond mieux à la définition des « artifices éclairants » indiqués dans la Convention. Bien que « bengala » et « proiettili illuminanti » relèvent les deux du même champ sémantique et qu’ils soient des synonymes, les recherches menées ont montré que « bengala » est l’équivalent le plus approprié, compte tenu du contexte d’occurrence de départ. Le choix a été fait ainsi de se conformer à la terminologie officielle adoptée en italien.
Aux fins de l’analyse linguistique, les renvois à d’autres instruments juridiques se sont avérés également instructifs, car ils ont permis de clarifier les incertitudes pouvant surgir de l’interprétation des textes juridiques, autant au niveau notionnel qu’au niveau linguistique. C’est le cas, par exemple, de la traduction de « zone minée », dans la Convention des armes à sous-munitions. En langue italienne deux équivalents peuvent être appropriés, tels que « zona minata », son équivalent littéral, et « campo minato » ou « campo di mine », largement employés. D’une approche étroitement linguistique, le dictionnaire d’italien Il Nuovo De Mauro, définit un « campo minato » en tant que zone où des mines antipersonnel ou antivéhicule ont été enterrées. Néanmoins, dans certains cas, une approche exclusivement linguistique pourrait ne pas réfléchir sur le véritable usage des termes dans les domaines de spécialité, voire négliger leur effectif emploi dans ces contextes. L’exigence s’est imposée, ainsi, de vérifier ces termes dans d’autres instruments internationaux, tels que le Protocole sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi des mines, pièges et autres dispositifs. Effectivement, suivant les définitions dudit Protocole au paragraphe 8 de l’article 2, les deux locutions revêtent des sens différents : par « champ de mines » on entend une zone définie dans laquelle des mines ont été mises en place, et par « zone minée », une zone dangereuse du fait de la présence de mines. La différence entre les deux équivalents porterait ainsi sur la notion de « certitude » de la présence des mines : lorsqu’il est déclaré que des mines ont été placées sur une certaine zone, telle zone est alors définie « champ de mines ». En revanche, si des mines ne sont pas directement placées à l’intérieur d’une zone, mais que leurs effets peuvent affecter les zones limitrophes, alors cette dernière devient une « zone minée ». Également, la consultation des autres textes juridiques internationaux nous a permis de récupérer l’équivalent italien de l’expression « restes explosifs de guerre » le plus adéquat à ce contexte de spécialité. En l’occurrence, il s’agit d’un document consulté lors de la recherche des sources, à savoir la Relazione sullo stato di attuazione della legge concernente l'istituzione del fondo per lo sminamento umanitario, intéressant le rapport d’exécution de la loi pour l’institution du Fond d'affectation spéciale des Nations Unies pour l'assistance au déminage. Dans le rapport d’exécution, l’expression « residuati bellici esplosivi » apparaît. Des recherches supplémentaires au sujet du terme « residuato » ont affiché la définition offerte par l’encyclopédie Treccani: “Residuati di guerra (o r. bellici), tutto il materiale bellico recuperabile, sia sotto forma di rottami, sia sotto forma di macchine, attrezzi, ecc., ancora utilizzabili”[4]. Force est d’admettre que telle définition correspond parfaitement à celles spécifiées dans les clauses de la Convention sur les armes à sous-munitions, au-delà de donner épreuve de la précision lexicale de « residuato » dans ce domaine.
Dans cette perspective, il apparaît clairement que l’étude de la langue spécialisée passe obligatoirement par l’analyse des phénomènes linguistiques touchant les termes. La terminologie ne doit pas être interprétée en tant que collection d’unités de sens spécifiques d’un domaine donné déconnectées entre elles, mais qu’il est nécessaire de considérer aux fins d’étude les phénomènes linguistiques qui unifient ou, contrairement, diversifient les termes qui la composent. D’ailleurs, telle approche aboutit inévitablement à une maîtrise terminologique et notionnelle particulièrement solide.
Ainsi, la recherche terminologique s'élargit et s'enrichit conjointement à l’analyse linguistique, au moyen de la langue de spécialité qui devient aussi bien objet d'analyse qu'instrument de connaissance.
5. Analyse comparative des traductions
L'étude inter-linguistique jusqu’à présent exposée est fonctionnelle à l'exercice de traduction qui vise à la validation de la méthodologie proposée et des données obtenues. Cette section a donc pour but d'examiner si la démarche adoptée est valide en termes d'exactitude de la traduction et de précision terminologique. En particulier, les données obtenues ont été utilisées pour compléter le processus de traduction des traités suivants du français vers l'italien : 1) la Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l'emploi des armes chimiques et sur leur destruction, 2) la Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction, 3) la Convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction, 4) le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires de 1967 et 5) la Convention sur les armes à sous-munitions.
Dans le but de valider la méthodologie proposée, nous comparons notre tentative de traduction des textes avec leurs traductions officielles publiées par le Ministère de la Défense d’Italie.
Il faut aussi préciser ici que la phase de traduction proprement dite a été réalisée sans consultation préalable des traductions officielles qui auraient pu influencer nos choix terminologiques. De plus, afin de bénéficier de la réutilisation des données terminologiques précédemment produites, nous avons utilisé un système de traduction assistée par ordinateur, notamment SDL Trados Studio, qui nous a permis d'importer la collection terminologique précédemment constituée sur FAIRterm au moyen de SDL MultiTerm.
En règle générale, en ce qui concerne l’analyse comparative, de faibles différences d’ordre terminologique ou stylistique peuvent être observées, vraisemblablement en raison des exigences de fidélité textuelle exposées jusqu’à présent. Il s’agit notamment de subtilités stylistiques qui n’ont pas un caractère déterminant dans la spécificité du discours juridique et dont la nature n’affecte pas le contenu des dispositions internationales.
Certaines des solutions traductives rencontrées dans les textes ratifiés des traités témoignent une majeure maîtrise de la langue de spécialité du droit, alors qu’en d’autres cas, les choix terminologiques opérés à la suite de l’étude terminologique dénotent un haut degré de représentativité de l'expression linguistique du droit.
Sans prétention d'exhaustivité, les exemples suivants visent à illustrer les différences stylistiques relevées.
Texte original français |
Traduction proposée en italien |
Traduction officielle en italien |
Convention sur les armes à sous-munitions Art. 4 Dépollution et destruction des restes d’armes à sous-munitions et éducation à la réduction des risques. |
Convenzione sulle munizioni a grappolo Art. 4 Bonifica e distruzione dei residuati di munizioni a grappolo ed educazione alla riduzione dei rischi. |
Convenzione sulle munizioni a grappolo Art. 4 Rimozione e distruzione dei residuati di munizioni a grappolo ed educazione alla riduzione del rischio. |
Tableau 1 – Exemples - Convention sur les armes à sous-munitions
D’abord, une différence remarquable identifiée dans la Convention sur l’interdiction des armes à sous-munition concerne la traduction du terme « dépollution ».
Dans la traduction officielle ratifiée, l’équivalent « rimozione » a été choisi ; tandis que nous avons privilégié l’équivalent « bonifica » en raison de l’étude terminologique. En effet, aussi correct qu’il soit, « rimozione » ne détient pas le même degré de spécificité de « bonifica », dont la pertinence au domaine du désarmement a été largement vérifiée lors de la compilation des fiches (comme d’ailleurs témoigné par certains documents spécialisés, tels que l’article publié dans la revue spécialisée du Ministero della Difesa « Il problema dello sminamento, la rivelazione e la localizzazione degli ordigni esplosivi »).
D’ailleurs, il est intéressant de noter que les différences rencontrées se réalisent principalement au niveau du préambule : en raison de sa nature, la communication du préambule accorde une majeure liberté des choix traductifs par rapport à la rigueur requise du contenu du dispositif. Sa traduction devient ainsi légèrement plus flexible et détachée du texte de départ – tout en sauvegardant l’efficacité communicative. Le tableau suivant en illustre quelques exemples.
Texte original français |
Traduction proposée en italien |
Traduction officielle en italien |
Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires Considérant les dévastations qu'une guerre nucléaire ferait subir à l'humanité entière et la nécessité qui en résulte de ne ménager aucun effort pour écarter le risque d'une telle guerre […] |
Trattato di non proliferazione delle armi nucleari Considerando le conseguenze nefaste che una guerra nucleare causerebbe per tutta l’umanità e la conseguente necessità di compiere ogni sforzo per scongiurare tale rischio […] |
Trattato di non proliferazione delle armi nucleari Considerando la catastrofe che investirebbe tutta l’umanità nel caso di un conflitto nucleare e la conseguente necessità di compiere ogni sforzo per stornarne il pericolo […] |
Convention sur l’interdiction de l’emploi du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction Soulignant l’opportunité de susciter l’adhésion de tous les États à la présente Convention, et déterminés à s’employer énergiquement à promouvoir son universalisation dans toutes les enceintes appropriées […] |
Convenzione sulla proibizione dello sviluppo, produzione, immagazzinaggio ed uso di armi chimiche e sulla loro distruzione Ribadendo la necessità di incoraggiare l'adesione di tutti gli Stati alla presente Convenzione, e determinati ad adoperarsi energicamente al fine di promuovere la sua universalizzazione in tutte le sedi opportune […] |
Convenzione sulla proibizione dello sviluppo, produzione, immagazzinaggio ed uso di armi chimiche e sulla loro distruzione Enfatizzando l'auspicio di poter convincere tutti gli Stati ad aderire a questa Convenzione, e determinati ad attivarsi senza sosta nel senso della promozione della sua universalità in tutti i fori competenti […] |
Tableau 2 - Exemples - Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et Convention sur l’interdiction de l’emploi du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction
Ces différents choix stylistiques sont sans incidence sur le résultat final de la traduction, d’où nous estimons que l’évaluation terminologique et la validation de l’approche méthodologique proposée ont produit des résultats optimaux en termes de décodage et de transcodage des informations spécialisées véhiculées.
6. Conclusion et perspectives
Cette étude s’est consacrée à proposer une méthodologie de traduction basée sur l'intégration d'outils issus de la linguistique de corpus et de la terminographie orientée à la traduction. Sur la base de l'approche proposée, nous avons collecté des données terminologiques bilingues relatives au domaine de spécialité du désarmement qui ont été mises à la libre disposition, consultation et réutilisation au profit des professionnels de la langue. En outre, nous avons proposé une validation de la méthodologie illustrée et des données obtenues en comparant notre tentative de traduction en italien des traités initialement rédigés en français avec les traductions italiennes officielles ratifiées en matière de désarmement. Les résultats obtenus en termes de précision terminologique permettent en ce sens d'affirmer que cette méthodologie est valable pour soutenir le processus de traduction, notamment en ce qui concerne les phases de décodage et de transcodage des informations spécialisées à véhiculer. Cependant, il convient de préciser que, afin de valider davantage le contenu théorique des données fournies, nous envisageons une nouvelle phase de révision par des experts du domaine juridique international.
En conclusion, cette étude se voulait principalement linguistique, mais elle s’est révélée transdisciplinaire, en investissant des champs tels que la langue, le droit et l'informatique, dont la synergie a rendu possible d’approfondir une analyse avantageuse à des fins linguistiques mais aussi théoriques.
Ce travail est bien loin d’être achevé, la discipline juridique étant vaste et articulée ; cependant, il a posé les bases pour définir la démarche analytique la plus convenable à explorer cette discipline. Sur la base de résultats recueillis, nous prévoyons ainsi d’appliquer cette approche terminologique à d’autres traités internationaux de désarmement, en vue d’approfondir davantage l’étude de la langue de spécialité du désarmement et d’enrichir la nouvelle base de données DITTO.
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Notes
[1] Bien que l'analyse spécifique de la terminologie du désarmement pour cette combinaison linguistique reste encore inexplorée, les études menées par Chiara Preite dans le cadre du droit communautaire et du droit international en général sont néanmoins d'une grande importance pour le couple linguistique italien-français : http://personale.unimore.it/rubrica/pubblicazioni/chiara.preite.
[2] On entend par termicité le degré de détail auquel une unité linguistique est liée aux concepts spécifiques d’un domaine (Kageura et Umino 1996).
[3] « Les projectiles éclairants contiennent un dispositif (artifice éclairant) avec un parachute, qui, lorsqu'il est libéré dans l'air par une petite charge, reste suspendu pendant quelques minutes ». La traduction est la nôtre.
[4] « On entend par « restes de guerre » tout le matériel de guerre récupérable, que ce soit sous forme de ferraille, de machines, d’équipement, etc. encore utilisables. » la traduction est la nôtre.
©inTRAlinea & Federica Vezzani & Sara Silecchia (2023).
"La terminologie du désarmement : une étude traductive français-italien", inTRAlinea Vol. 25.
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